Abidjan le 11 janvier 2010

Publié le par abib dodo

 

 

Le camp présidentiel  tente de récupérer le processus électoral pour organiser la fraude

 

Le jeudi 7 janvier 2010, une rencontre bilan convoquée par le premier Ministre Soro en présence du représentant du facilitateur Blaise Compaoré, du représentant de l’ONU et des responsables de la CEI, s’est soldée par la mise en place d’une «commission d’arbitrage» du contentieux électoral.  Suite à cette réunion, Monsieur Gervais Coulibaly au nom du président de la république a donné lecture le samedi 9 janvier 2010 d’un communiqué qui fait état de vices de procédures, de manipulations et de fraudes  dans le règlement du contentieux électoral. Il accuse en particulier le président de la CEI, Robert Mambé, d’avoir introduit frauduleusement 429 000 personnes sur la liste définitive. Il réitère la volonté du président de la république «garant de la cohésion sociale» à tout mettre en œuvre pour aller aux élections le plus rapidement possible dans la plus grande transparence. Dès lors, toute la machine électorale du clan présidentiel s’est mise en branle pour exiger la dissolution de la CEI et son remplacement par une nouvelle commission électorale où ne siègerait plus les représentants des différents candidats ; c'est-à-dire une commission aux mains de l’administration FPI. Elle exige en outre l’arrestation de Robert Mambé pour répondre devant la justice «des graves  manquements aux procédures et règles de gestion du processus électoral».

Le premier constat est que le règlement du contentieux électoral a pris fin selon la CEI  le samedi 9 janvier 2010. Les résultats définitifs, c’est à dire la liste définitive électorale, ne pouvaient pas être disponibles le jeudi 7 janvier 2010. Toute évaluation du travail avant le samedi 9 janvier 2010, comme ce fut le cas de celle du jeudi 7 janvier 2010, n’est qu’une simple évaluation à mis parcours  pour s’assurer que tout est en ordre et prendre des décisions correctives si les résultats attendus l’exigent. Le deuxième constat est que sur 1 033 000 personnes en contentieux, la CEI dit avoir reçu 558 628 requêtes dont 512 755 ont été traitées et 465 461 validées à la clôture par les superviseurs. Elle indique par ailleurs qu’il reste encore 10 446 cas non traités. D’où viennent donc les 429 000 cas introduits frauduleusement par le président de la CEI sur une prétendue liste définitive par le biais d’un traitement informatique parallèle ?  En fait, la CIE n’a pas introduit frauduleusement 429 000 personnes sur la liste définitive, car celle-ci n’est pas encore confectionnée.  Le troisième constat est le fait que le premier ministre reconnait lui-même que toutes les autorités étaient informées de l’initiative de ce traitement parallèle.  Le quatrième constat est le mutisme de la CEI et de son président qui se contentent de dire qu’ils ne se reconnaissent pas dans les accusations portées contre eux par le camp présidentiel sans donner des éléments d’appréciation sur cette fameuse affaire de 429 000 «inscriptions frauduleuses» sur la liste définitive. Comme on le voit, les bourgeois n’ont aucun égard vis-à-vis des populations. Ils ne se sentent pas obligés de répondre aux interrogations des masses populaires.

Depuis la décision prise par les puissances impérialistes de sortir de la crise actuelle par les élections, l’on constate  que le candidat Gbagbo Laurent ne veut aller à ces élections qu’à la condition  d’être sûr de les gagner. En effet il n’a cesse de répéter qu’il ne donnera pas le pouvoir au premier venu, qu’il n’ira pas à l’élection en mouton de sacrifice. Ces phrases dans la bouche d’un candidat au pouvoir signifient tout simplement qu’il est prêt à tout faire pour conserver ce pouvoir. Il faut rappeler également que le clan présidentiel n’a jamais accepté l’existence d’une commission électorale indépendante composée des différents partis politiques pour l’organisation de la compétition  électorale actuelle. Il n’a cessé de réclamer la démission du premier ministre Soro et du président de la CEI chaque fois qu’il a estimé que ces derniers ne ramaient pas dans son sens.  Ainsi, le CNRD a tenté de bloquer la mise en place de la CEI pour tenter d’en récupérer la direction, de bloquer les audiences foraines sous prétexte que la porte était ouverte pour permettre aux étrangers de voter ; il a tenté de boycotter l’identification sous prétexte que la procédure laissait également la porte ouverte aux étrangers; après l’ouverture du contentieux électoral, aux mépris des règles adoptées pour le règlement de ces contentieux, il organise la remise en cause de la nationalité d’honnêtes citoyens ivoiriens. Malgré toutes ces tentatives le processus avance ; alors, le camp présidentiel est à l’affut du moindre incident, du moindre malentendu pour passer encore à l’attaque. C’est le sens de cette  fameuse affaire des 429 000 «inscrits frauduleusement» sur la liste définitive. Si cette nouvelle attaque est couronnée de succès, alors tout le processus électoral sera remis en cause et sera remis entre les  mains des refondateurs ; la date des élections sera fixée selon la seule volonté du CNRD ; le résultat sera leur victoire.

C’est pourquoi le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) condamne la tentative du CNRD de saboter une fois encore le processus électoral en cours pour se l’approprier et organiser la fraude, appelle tous les peuples de Côte d’Ivoire à s’organiser et à lutter fermement pour s’opposer à cette imposture en se donnant comme objectif immédiat la conquête d’un gouvernement révolutionnaire provisoire seul à même d’organiser des élections démocratiques et souveraines.

 

 Le Comité Central du PCRCI

Publié dans politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article